4, allée des embruns [PV Hiryuu et Ea]

Ea n'en revenait pas. Elle ne s'attendait pas réellement à ce que sa proposition soit validée. Pour preuve la réaction d'Hiryuu. Son visage avait - heureusement - repris une teinte des plus normale. À présent, le tout était de trouver des devinettes accessibles à toutes. Si le thème était le Dessin, cela allait être dur pour Lilyanna. De toute manière la question ne se posait pas puisqu'elle n'en connaissait pas, si étonnant soit-il, concernant ce sujet. Après s'être remémorée une devinette qu'elle avait entendu dans l'autre monde, elle se lança :

- Je suppose que je dois commencer comme j'ai lancé l'idée. Inspiration. J'ai entendu cette devinette dans l'autre monde.
" Qu'est-ce qui est plus puissant que Dieu ?
Qu'est-ce qui est plus méchant que le Diable?
Les pauvres l'on t!
Les riches en ont besoin !
Si tu le manges, tu meurs !"
Voilà.

Elle attendit.

Hiryuu soupira exagérément.

- Ea, quitte à faire des devinettes, autant en prendre de celles que personne ne connait. C'est, je crois, la plus répandue en Gwendalavir... Je me demande comme tu n'as pu l'entendre que lors de notre voyage sur Terre...

Une vague de nostalgie s'empara d'elle. La Terre... Qu'elle planète si étrange que celle-ci. Là-bas il n'existait ni Dessin, ni Imagination, enfin, cet art restait praticable mais il n'y avait guère de praticants. D'étranges machines pullulaient, contibuant à rendre moins fastidieuse la vie de tous les jours.

Hiryuu se ressaisit. Encore une fois elle s'était mise à révâsser ce qui était surprenant en soi car en temps normal celà ne lui arrivait jamais.

Le changement d'expression d'Hiryuu n'échappa pas à la marchombre, qui se posa quelques questions sur la vie des deux Sentinelles. Elles avaient été dans l'Autre monde, cela semblait évident, mais ... qu'est-ce qu'elles y avait vu ? Vécu ? Aucune idée ...

Elle haussa les épaules? Chacun ses secrets, après tout, et elle était loin d'être en reste. Elle sourit.

- Je dois en effet avouer qu'elle est connue ... Mais bon, c'était une bonne tentative.

Elle replongea dans ses pensées. Elles partiraient le lendemain, et tout était prêt pour ça. Mais Lily avait un mauvais pressentiment pour ce voyage, quelque chose lui soufflant qu'un grain de sable viendrait gripper l'engrenage. Quelque chose n'allait pas. Son intuition ne lui avait jamais fait défaut ...

Malgré la parole réconfortante de Lilyanna, la pauvre Ea commençait à désespérer. Certes le jeu des devinettes n'était sûrement pas la meilleure idée qu'y soit mais elle aurait voulu que sa proposition fasse passer le temps. Au lieu de ça... Il ne lui restait plus qu'à trouver une autre activité commune et suceptible de plaire à toutes. Ce qui s'avérait loin d'être facile. Hiryuu était plongée dans ses pensées tout comme Lily. Et connaissant son amie Ea savait qu'elle ne cherchait pas une quelconque idée lumineuse. Même cas pour Lily bien qu'elle ne la connaisse pas réellement. La Sentinelle se retrouvait donc en charge, pour la deuxième fois consécutive, de trouver de quoi s'occuper jusqu'au lendemain matin. Elle se rendit donc dans le monde merveilleux de ses pensées en quête du petit bouton qui allumera la petite ampoule dans son cerveau signalant la fin de ses recherches. Elle finit par le trouver puis à appuyer dessus. Elle s'était souvenu qu Lily cuisinait extrêmement bien et avait, en toute logique, lancé un sujet sur la cuisine. Et de fil en aiguille, les trois femmes continuèrent à discuter de tout et de rien jusqu'à l'heure du repas. Ensuite, elles avaient rediscuté encore un peu puis étaient allées se coucher. Le lever sera tôt pour pouvoir quitter Al-Jeit au plus vite.

Lilyanna, Ea et Hiryuu étaient allées se coucher tôt la veille afin d'être disposes le lendemain pour le départ. Hiryuu se réveilla à son habitude avant Ea. Elle ne savait comment mais son horloge biologique la réveillait toujours au bon moment. En locurence, le bon moment était deux bonnes heures avant l'aube. Deux bonnes heures, oui, car il faudrait utiliser au minimum les trois-quarts de la première à réveiller mais surtout à lever Ea.

Hiryuu s'attela donc à cette rude tache, en tachant toutefois de faire le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller Lilyanna, bien qu'elle ne se fit pas d'illusion sur le fait que celle-ci était certainement déjà levée depuis bien plus tôt qu'elle. Enfin, comme disait le proverbe "mieux vaut prévenir que guérir".

Au terme d'une lutte acharnée d'un bonne quinzaine de minutes elle obtint de son amie un grognement, signe qu'elle commençait à émerger. Hiryuu ne lacha pas prise et de file en aiguille, elle réussi à arracher un cri.

Et en effet, Lilyanna était déjà debout depuis plusieurs minutes, voire plutôt une heure. Déjà prête aussi d'ailleurs, et assouplie par une gestuelle marchombre, mais ça il y avait peu de chances que les deux Sentinelles le découvrent. La soirée s'était terminée assez tôt, et Lilyanna n'avait pas du tout sommeil, de plus les marchombres n'étaient pas vraiment de grands dormeurs ... En entendant des bruits de lutte assourdis, elle passa la tête par l'entrebaillement de la porte de la chambre des Sentinelles.

- Le petit déjeuner est servi !

Elle regarda la scène. Ea, à moitié réveillée secouée par Hiryuu, presque désespérée. Assez comique. Une idée lui vint à l'esprit, dont elle fit part à Hiryuu.

- Pourquoi vous ne lui dessinez pas un seau d'eau au dessus de la tête ? Ca aurait le mérite de la réveiller pleinement et rapidement ...

Lilyanna partit d'un éclat de rire, mais cependant, elle n'était qu'à moitié ironique ... Et elle admirait presque Hiryuu pour sa persévérance ...

Ea avait vaguement conscience que son amie tentait de la réveiller. Dix minutes après le passage de Lilyanna dont elle se doutait, encore à moitié endormie, Hiryuu se pencha vers la jeune femme et lui murmurra une phrase à l'oreille. S'ensuivit deux actions exécutés dans la plus grande rapidité.
1. Elle hurla un "Hiiiryyyyyyyyyuuuuuuuuuuuuuuuuuuu, reviens ici tout de suite".
2. Elle voulut plonger dans les Spires pour en ramener un tir continu d'oreillers vengeurs qui tenaient plus de la brique que de l'oreiller en ce qui concerne la matière. Ils possédaient même le regard meurtrier et la stéréo "nan mais tu vas voir" mais se souvenant qu'il était impossible de dessiner dans la rue marchombre, la Sentinelle se contenta de prendre son oreiller et de poursuivre Hiryuu comme une folle à travers toute la maison en s'époumonnant dans une litanie colérique.
Dix minutes plus tard, Ea s'assit à la table du petit-déjeuner sans avoir rien cassé si nous ne prenons pas en compte l'état d'Hiryuu qui se résumait en bosses et bleus. Autant dire un bilan de santé plutôt prometteur au vu de la situation.

Hiryuu prit place à son tour à table sous le regard amusé de la Marchombre.

- Réveiller Ea tient plus de l'événement sportif barbare qu'autre chose, résuma-t-elle bien qu'elle se doutait qu'elle n'en avait pas besoin.

Elle mangea rapidement, puis empaqueta les biens qu'elle avait pu récupérer chez elle deux jours auparavant. Étant prête rapidemant, elle proposa ses services à Ea qui, encore apensantie par le sommeil, se préparait lentement.

- Un peu plus vite, la houspillait-elle de temps à autre afin qu'elle s'active.

Un bon quart d'heure avant l'aube, elle attendait patiemment qu'Ea finisse ses préparatifs ce qui ne tarda pas.

Existe-t-il meilleur moment de la journée que celui qui précède le lever du soleil ? Lorsque la nuit est encore là, mais que la chaleur de l'astre jaune commence à être perceptible ... Elle respira l'air chargé d'humidité. S'il n'y avait pas d'orage ici avant la fin de la journée, les habitants auraient de la chance ...

Lorsque les deux Sentinelles furent sorties (chose aisée pour l'une mais bien moins pour l'autre), les trois femmes partirent pour l'auberge dans laquelle Lilyanna avait laissé les chevaux. ellesmontèrent sur les animaux. Lily jaugea d'un coup d'oeil les aptitudes des deux autres cavalières. Il y avait mieux, c'était certain, mais il y avait aussi nettement pire. Ce serait suffisant pour chevaucher à bon rythme vers Al-Poll. Mais peut-être un peu léger si elle devait en venir à se battre à cheval. Qu'importe, elles aviseraient le moment venu. Rien ne pressait de ce côté là ...

- Si vous êtes prêtes mesdemoiselles, je suggère que nous y allions sans tarder.

Après un consentement tacite, les trois jeunes femmes s'éloignèrent d'un pas calme mais rapide vers la sortie de la ville.

[Suite à l'Arche]

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